Chapter 04 - Red Falcon Super Battle! New Paris War!!

Rise Of The NorthStar

13 titres, 38:16


Il n’y a personne d’autre comme eux, vraiment. Qu’on les aime ou qu’on les déteste, ce fait est indéniable. Rise Of The NorthStar est l’un des groupes les plus uniques au monde. Dix-sept ans après leur émergence des rues difficiles du Paris du 17ème, Vitia (chant), Eva-B (guitare lead), Air One (guitare), Yoru (basse) et Phantom (batterie) dévoilent Chapter 04: Red Falcon Super Battle! Neo Paris War!!, sorti le 14 novembre 2025 via leur propre label Kuromaku Corp. Et une fois de plus, ils défient toutes les perceptions et attentes.

L’ère du Mecha Falcon

“Avec ce quatrième album, on a essayé de surprendre notre public tout en restant fidèle à notre ADN, en apportant quelque chose de nouveau sans crucifier l’ancien. L’ère de Shogun No Shi est terminée, bienvenue au super Mecha Falcon, symbole de modernisation du contenu et de la forme, de l’écriture au son - Northstar revient !”

Le Mecha Falcon remplace le Shogun. C’est plus qu’un changement cosmétique - c’est une déclaration d’intentions. Rise Of The NorthStar reste fidèle à sa formule explosive (hardcore new-yorkais rencontre culture pop japonaise nerdy) tout en modernisant son approche. Du titre d’album impossible à prononcer à l’esthétique crasseuse-mais-colorée, Chapter 04 doit beaucoup aux franchises anime modernes comme Neon Genesis Evangelion et Demon Slayer. Pourtant, la musicalité reste essentiellement Madball et Sick Of It All.

Une intro qui plante le décor

“Turbo-Intro” démarre avec un sample assez calme - le calme avant la tempête. Puis “Payback” prend la tête avec des riffs modernes et groovy, et l’assaut vocal au phrasé toujours ancré dans le rap de Vitia qui n’hésite pas à s’entourer de chœurs hurlés pour affirmer sa présence et nous encourager à mosher. Sans surprise, le morceau est très accrocheur et fera sûrement des ravages en live, notamment sur sa mosh part simple mais dévastatrice.

“Neo Paris” suit, le titre qui mélange encore plus toutes les influences des cinq musiciens et qui offre des refrains un peu plus aériens mais accessibles. C’est ce morceau qui a largement dépassé le million de streams, posant les bases pour les highlights de l’album.

“Falcon” : le banger ultra-rapide

Le single “Falcon” semble être le genre de banger qu’un ado de 15 ans pourrait écrire avec le bénéfice d’un gros budget et de décennies d’expérience accumulée. À son meilleur blockhead, c’est brillant. Ultra-rapide, énergique, infectieux - tout ce qu’on attend d’un titre qui donne son thème au nouvel album.

Rise Of The NorthStar parsème ses morceaux de langue française et des styles hip-hop pointus de leur patrie, mais ce qui reste le plus remarquable, c’est ce clash entre culture pop japonaise nerdy et hardcore new-yorkais obstiné. Cette formule aurait pu s’essouffler après 17 ans - elle ne fait que s’affiner.

Les collaborations qui comptent

L’album présente deux invités, tous deux grands noms de la scène metal moderne. D’abord, LANDMVRKS featuring sur le stompy “Back 2 Basics”, une infusion hardcore qui mélange old school et new school avec brio. C’est enregistré entre le propre studio du groupe dans la banlieue parisienne et Marseille avec Florent Salfati de LANDMVRKS (qui apparaît donc sur le titre). L’énergie française s’entrechoque dans une célébration de la scène hexagonale.

Plus tard, Aaron Matts de ten56. apparaît sur le bestial “Nemesis”. Les deux invités font une différence et se sentent intégraux aux morceaux plutôt que simplement une partie. Les deux titres sont vraiment badass.

Le son modernisé

“Cet album, comparé aux plus anciens, on l’a fait sonner vraiment moderne. Il y a plus de gamme, plus de hip hop/urbain. C’est un gros mix”, explique Eva-B. Une chose incroyable : le groupe a changé quelques gars dans la formation il y a quelques années - nouveau batteur et bassiste. Yoru, le bassiste, est en fait un bon beatmaker. Ils ont donc ajouté des beats sur cet album.

Il y a aussi de vrais scratchs - rien qui vienne d’un ordinateur. C’est vraiment cool. Cette touche authentique hip-hop élève l’ensemble au-delà du simple metalcore avec quelques vocaux rap. C’est une fusion véritable, organique, assumée.

La puissance de l’écriture d’Eva-B

Eva-B écrit la plupart des morceaux de Rise Of The NorthStar, donc l’arrivée des nouveaux membres n’a pas changé grand-chose structurellement. Mais Yoru a ajouté des beats, Phantom a apporté ses propres sentiments aux parties de batterie de base. Le processus reste fluide : Eva-B écrit, envoie aux gars, et ils doivent tous être contents. “On est musiciens, mais au départ, on était tous juste des auditeurs, donc on doit apprécier notre propre musique.”

Cette philosophie transparaît : Chapter 04 sonne comme un album fait par des fans pour des fans. Parfois, ils pensent à comment les gens vont réagir - il y a des breakdowns et ce genre de trucs, ils savent comment les gens vont réagir, donc ils doivent faire les bons et les rendre pas trop génériques.

La tracklist qui balance

“Pressure”, “A.I.R. Max”, “No Turning Back”, “Desolation Hawk” - autant de titres qui prouvent que Rise Of The NorthStar sait exactement ce qu’il fait. Ce n’est pas révolutionnaire, surtout selon les standards du groupe. Mais c’est jouissif. On tire un vrai plaisir de leur collection de riffs accrocheurs, beats cognants et vocaux in-your-face.

“Solitary Homeboy” confirme que le groupe n’a pas perdu son sens de l’humour ni son amour des références pop culture. " Desolation Hawk" délivre ce bottom-end sismique qui clôture l’album avec la puissance nécessaire. Puis “75 Outro” offre un apaisement de 75 secondes qui ramène doucement à la réalité après quarante minutes d’assaut.

La scène française en pleine forme

La musique heavy française est en pleine charge en ce moment. Des jeunes loups comme LANDMVRKS et Novelists, aux tout-conquérants Gojira et Alcest, il n’y a jamais eu de meilleur moment pour les fans de headbanging avec flair gaulois. Rise Of The NorthStar s’inscrit parfaitement dans ce mouvement tout en restant un électron libre.

Le groupe opère selon ses propres termes bizarres. Et il est d’autant plus intéressant pour cela. Pour tous leurs hauts et bas, ROTN reste un groupe qui défie, même si ce n’est pas leur sortie la plus expérimentale.

Le bilan : plus de feu que de flou

Sur la balance, il y a beaucoup plus de feu que de flou sur Chapter 04. Du swagger français de “Back 2 Basics” au bottom-end sismique de “Desolation Hawk” en passant par l’apaisant “75 Outro”, c’est un rappel que ROTN reste un groupe opérant selon ses propres termes bizarres.

C’est tout vraiment agréable à condition qu’on puisse passer outre la familiarité d’une bonne partie. Autant on peut apprécier des titres comme “Pressure”, “A.I.R. Max”, “No Turning Back” et “Desolation Hawk”, autant on ne va pas prétendre qu’on entend quoi que ce soit de révolutionnaire. Mais on ne va pas non plus prétendre qu’on ne tire pas un kik de leur collection de riffs accrocheurs, beats cognants et vocaux in-your-face.

Verdict : Rise Of The NorthStar s’émancipe

Avec ce nouvel album, Rise Of The NorthStar s’émancipe, faisant de Chapter 04: Red Falcon Super Battle! Neo Paris War!! une façon d’assumer son statut d’électron libre entre Hardcore, Rap et Groove Metal, mais aussi une véritable preuve de leur fureur créative et violente.

C’est un album agressif et ils sont très heureux de comment il sonne. Pour les fans: LANDMVRKS, Stray From The Path, ten56. Si vous avez aimé ce qu’ils ont fait jusqu’ici, vous aimerez probablement celui-ci aussi. C’est pas parfait, loin de là, et il y a quelques moments qui font se gratter la tête. Mais pour l’énergie pure infectieuse et l’attrait crossover, impossible de dire quoi que ce soit de négatif.

Rise Of The NorthStar suit sa propre voie. Treize hymnes modern rap-metal et hardcore qui tapent fort - un mélange plus épuré de leur propre mixture de grooves headbanging, mélodies atmosphériques et solos épiques rapides. Le super Mecha Falcon symbolise la modernisation du contenu et de la forme. Northstar est de retour. Et Paris rencontre toujours Tokyo dans le moshpit.

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