Legends
11 titres, 45:43
Avec Legends, Sabaton signe son dixième album studio et nous offre une nouvelle leçon d’histoire mise en musique, fidèle à la formule qui a fait leur succès tout en marquant une évolution notable dans leur processus créatif. Pour la première fois, l’ensemble des membres actuels du groupe a participé activement à l’écriture des morceaux, apportant une fraîcheur bienvenue à la mécanique bien huilée du power metal suédois.
L’album s’ouvre en fanfare avec “Templars”, un titre épique qui plante immédiatement le décor : guitares tranchantes, chœurs grandioses et la voix tonitruante de Joakim Brodén nous plongent dans l’univers des Templiers. C’est du Sabaton pur jus, efficace et immersif. “Hordes of Khan” maintient cette intensité avec des riffs martelants qui évoquent les chevauchées mongoles, tandis que la production soignée de Jonas Kjellgren magnifie chaque détail.
“Maid of Steel”, consacré à Jeanne d’Arc, constitue l’un des sommets de l’album. Le groupe parvient à capturer l’héroïsme tragique de la Pucelle d’Orléans avec des mélodies poignantes et un refrain anthémique qui ne quitte plus la tête. “Crossing the Rubicon” et “I, Emperor”, qui explorent l’épopée de Jules César et Napoléon, démontrent la capacité de Sabaton à transformer des événements historiques en hymnes fédérateurs.
Le morceau “A Tiger Among Dragons”, dédié au légendaire samouraï Miyamoto Musashi, se distingue par son approche plus mélodique et contemplative, offrant un contraste bienvenu avec les assauts frontaux qui dominent l’album. “Impaler”, référence transparente à Vlad l’Empaleur, déploie quant à lui une noirceur théâtrale parfaitement dosée.
Si Legends brille par sa cohérence et son efficacité, on peut regretter que le groupe reste parfois trop dans sa zone de confort. La formule Sabaton, aussi efficace soit-elle, montre ici quelques signes de prévisibilité. Certains morceaux comme “Lightning at the Gates” ou “The Duelist”, bien qu’agréables, peinent à se démarquer véritablement dans un ensemble très homogène.
L’album se clôt avec “Till Seger”, chanté en suédois, ajoutant une touche de nostalgie et rappelant les racines du groupe. Ce retour à la langue maternelle confère à la conclusion une dimension émotionnelle particulière.
Legends n’est peut-être pas l’album le plus audacieux de Sabaton, mais c’est une œuvre solide qui remplit parfaitement son contrat : offrir aux fans ce qu’ils attendent – des hymnes martiaux grandioses, des récits historiques passionnants et une énergie communicative – tout en démontrant que le quintet suédois sait encore se renouveler dans sa manière d’écrire. Une odyssée rock réussie qui confirme la place de Sabaton parmi les piliers du power metal moderne.