SAYA

Saya Gray

10 titres, 39:08


Il existe des artistes qui défient toute définition. Saya Gray en fait partie. Depuis son premier projet 19 Masters en 2022, la musicienne japonaise-canadienne s’est imposée comme une force alt-pop globalement définie par l’indéfinissable - une artiste dont le travail est sans limites, captivant, intime, exaltant et véritablement différent de tout autre musicien sortant des morceaux actuellement. C’est facile de qualifier quelque chose de “one of one” ; c’est plus difficile de le vivre, de le respirer, de l’incarner et de le partager avec le monde. Saya Gray habite cet espace raréfié et invite tout le monde à entrer.

SAYA, sorti le 21 février 2025 via Dirty Hit, est son premier album complet. Trente-neuf minutes qui tracent une ligne définitive entre son passé musical et son avenir. Et c’est magnifique.

Le voyage qui change tout

SAYA est né “après la dissolution d’un enchevêtrement romantique troublé”, selon les notes de pochette. À l’automne 2023, Gray a réservé un vol pour le Japon, le pays natal de sa mère. Comme une protagoniste de film feel-good, elle s’est démêlée des liens psychiques en entreprenant un road trip solo à travers le pays. Sa guitare acoustique sur le siège passager, prête à capturer l’inspiration dès qu’elle frapperait.

Influencée par la vastitude des albums des Beatles et Led Zeppelin, ainsi que par son aînée folk canadienne Joni Mitchell, Gray a poncé et affiné les bords rugueux de ses précédents disques en œuvres plus cohérentes de songcraft folk mélodique. Le résultat ? Un album profondément personnel qui combine des textures soniques folk, pop et avant-garde avec une nouvelle clarté émotionnelle.

L’ouverture d’un cœur brisé

“..THUS IS WHY ( I DON’T SPRING 4 LOVE )” ouvre l’album avec une élégance hantée. Des blips électroniques pulsants avant que la voix de Gray ne se glisse. Elle pleure une liaison significative mais finalement décevante, sur des grosses caisses audacieuses et des caisses claires cognantes, accompagnées d’un mélange de grattage acoustique sombre transitant vers des power chords énergiques sur guitare électrique.

Sa capacité à utiliser les effets vocaux reste éternelle, injectant de l’âme supplémentaire et de somptueuses harmonies vocales délicates. Cela devient évident sur “HOW LONG CAN YOU KEEP UP A LIE?”, dont le refrain présente un falsetto éthéré associé à des glissements de steel guitar country vraiment lisses.

“H.B.W.” : le réveil du chagrin

“H.B.W.” (acronyme de “heartbreak wake”) livre l’une des aventures les plus audacieuses du disque, avec des résultats rafraîchissants. Le refrain démarre avec une basse battante et ronronnante, et des vocaux glissants de Gray rappelant certains premiers Billie Eilish avec des touches gothiques. Les hi-hats trap-adjacent maintiennent le tempo tandis qu’elle se lamente et ressent un garçon.

“Il y a un cimetière dans mes rêves / Je dépose une fleur une fois par semaine / Pour toi et moi.” La façon dont Saya Gray chante ces mots, on peut presque la voir portant encore son voile de deuil, errant parmi d’interminables pierres tombales. La phrase arrive dans une mélodie vacillante, sonnant comme quelque chose entre une séance de spiritisme et une chanson de cour de récréation.

Tout le monde pense que sa pire rupture est la pire rupture que quiconque ait jamais endurée, au moins pendant qu’on la traverse. SAYA ne vous rappellera pas comment les choses s’amélioreront ou comment le v

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