Festival de la Paille 2024 - Jour 2 - Flaur, Yuston XIII, Mystically, MC Solaar, Zed Yun Pavarotti, Vladimir Cauchemar, Manudigital
Flaur Yuston XIII Mystically MC Solaar Zed Yun Pavarotti Vladimir Cauchemar Manudigital Festival de la Paille
Pour sa deuxième journée, le Festival de la Paille a déployé une programmation éclectique oscillant entre moments d’introspection et explosions festives. Seul bémol dans cette organisation par ailleurs bien huilée : la proximité des deux scènes qui a parfois créé quelques interférences sonores, les balances d’une scène se faisant entendre pendant les concerts de l’autre. Une configuration qui n’a néanmoins pas empêché le public de profiter pleinement de cette soirée riche en contrastes.
© Photos / Marwan Khelif
C’est Flaur qui a ouvert cette deuxième journée avec une pop aérienne et mélancolique aux accents folk, particulièrement lorsque l’artiste s’emparait de sa guitare. Si la fosse n’affichait pas encore complet, le public, confortablement installé dans la descente de la piste de ski, a su apprécier cette entrée en matière tout en délicatesse. Le titre “Hold Down” a particulièrement fait mouche, invitant les premiers festivaliers à esquisser quelques pas de danse sous le soleil déclinant de Métabief.
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La prestation de Yuston XIII restera sans doute comme l’une des plus singulières de cette édition. Avec une formation atypique mêlant deux taiko (tambours japonais), trois violons et une contrebasse, le rappeur à la voix éraillée et prenante a livré une performance d’une intensité rare. Entièrement vêtu de noir, il évoluait dans un décor minimaliste mais efficace, entre arbre mort et volutes de fumée. Pas besoin de vocodeur ni d’artifices pour que ses textes, portés par une instrumentation live qui fait la part belle aux instruments à cordes, captent l’attention d’un public progressivement conquis par cette alchimie sonore unique.
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L’ambiance s’est considérablement réchauffée avec l’arrivée sur scène de Mystically. Leur fusion reggae-RnB, servie par un quatuor piano-guitare-batterie-basse parfaitement rodé, a rapidement transformé la fosse en dancefloor géant. Le duo vocal, débordant de charisme, a déployé un arsenal de mélodies envoûtantes qui ont littéralement mis la foule en transe. Un moment de communion musicale qui a permis au festival de basculer définitivement dans une atmosphère festive.
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L’apparition de MC Solaar était indiscutablement l’un des temps forts de cette journée, et le “Claude MC” n’a pas déçu. Devant une fosse archi-comble, le pionnier du rap français a déroulé son flow inimitable, alternant avec maestria ses classiques intemporels et ses compositions plus récentes. Si l’artiste lui-même s’est montré plutôt économe en interactions avec le public (à l’exception d’un sobre “Ça va Métabief ?”), son chœur a parfaitement joué le rôle d’intermédiaire avec la foule. Les morceaux se sont enchaînés sans temps mort dans un set millimétré qui s’est achevé dix minutes avant l’horaire prévu, laissant le public à la fois comblé et légèrement sur sa faim.
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Changement radical d’atmosphère avec l’arrivée de Zed Yun Pavarotti, qui a fait son entrée sur scène une cigarette et une bière à la main, incarnation d’une certaine attitude rock’n’roll. Accompagné de deux guitaristes, un bassiste et un batteur, le rappeur a livré une performance à haute intensité, presque excessive par moments. Quelques fausses notes sont venues ponctuer un set où l’énergie semblait primer sur la précision, créant une sensation d’épuisement auditif chez certains spectateurs. La bouteille de champagne débouchée sur scène a complété ce tableau d’excès rock qui, malgré ses longueurs, a trouvé son public.
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La température est montée de plusieurs degrés avec l’arrivée de Vladimir Cauchemar. Fidèle à son image, le producteur masqué a transformé le festival en véritable rave party à ciel ouvert. Dans un déluge pyrotechnique impressionnant (flammes, lance-flammes, étincelles), accompagné de lasers et de fumigènes, il a livré un set EDM survitaminé. Malgré l’absence notable de manipulation des platines au profit d’ordinateurs, l’artiste a parfaitement orchestré son show avec des beats massifs et des breaks stratégiquement placés qui ont fait exploser la foule à chaque drop. Un niveau sonore à la limite du raisonnable a achevé de plonger Métabief dans une transe électronique cataclysmique.
© Photos / Marwan Khelif
Pour conclure cette deuxième journée, Manudigital a proposé une synthèse réussie entre EDM et reggae. Accompagné d’un chanteur ragga qui a apporté une dimension vocale bienvenue à ses compositions, le producteur a offert un final dansant qui a permis au public de terminer la soirée sur une note à la fois énergique et plus organique que le set précédent. Un pont musical parfait entre les différentes ambiances qui ont émaillé cette journée.
Cette deuxième soirée du Festival de la Paille aura donc offert un panorama saisissant des musiques actuelles, de la pop intimiste aux déflagrations électroniques, en passant par le rap dans toutes ses déclinaisons. Une programmation audacieuse qui confirme la volonté des organisateurs de faire de ce festival jurassien un rendez-vous musical sans œillères ni frontières stylistiques.

























































